Commentaire "le sport peut-il être dangereux"

Commentaire : le sport peut-il être dangereux ?

 

Le sport est fédérateur et bénéfique, il nous distrait et nous motive mais ne représente-t-il pas dans certains cas un danger potentiel ? Avant de répondre à cette question nous tenterons de découvrir les raisons pour lesquelles nous le pratiquons.

 

On pratique un sport pour conserver un certain équilibre mais aussi une bonne santé, RABELAIS dans « Gargantua » nous présente un jeune élève qui pour conserver son équilibre, malmené par de nombreuses heures d'étude, se rend dans les prés pour jouer à la balle. Isabelle QUEVAL dans son « essai sur le sport contemporain » dit, d'ailleurs, que la santé ne peut dépendre que de l'équilibre. D'autre part MONTAIGNE dans « les Essais » parle d'éduquer ensemble le corps et l'esprit. On pratique le sport également pour allier qualités physiques et morales et par la même occasion rendre fier, Isabelle QUEVAL dans « Essai sur le sport contemporain » parle des militaires du temps de l'Antiquité et dit qu'ils devaient allier force et grandeur morale, Albert CAMUS dans « la Belle Epoque » parle de la fierté d'appartenir à un club. D'autre part lorsqu'on lit l'Article 1 de la Charte Olympique rédigée en 1896, on peut lire que la pratique du sport est fondée sur la joie et l'effort, qu'elle nécessite une valeur éducative et des principes éthiques. On peut pratiquer un sport pour dépasser ses limites, Raphaël ENTHOVEN dans « Philosophie de la corde à sauter, quand le sport mène au dépassement de soi » décrit la pratique de la corde à sauter et les tourments que le corps endure lorsqu'on pratique ce sport. Il en est de même pour Haruki MURAKAMI dans « autoportrait de l'auteur en coureur de fond » qui s'est dépassé en courant au point que l'effort lui a permis de se libérer de toute pensée. Le sport se pratique également pour réussir, Eric MAITROT et Karim NEDJARI dans « l'histoire secrète des bleus, de la gloire à la désillusion » parle de la naissance du « foot business », de l' « apprentissage de l'argent », Marie GUICHOUX dans « handball les clefs du paradis » retrace les aventures sportives de l'équipe française de Handball qui cumule les victoires, enfin une photo du jeune Anton Neudakine, gymnaste russe montre les efforts que le jeune athlète a fait pour réussir à mener son équipe à la victoire. Son corps très développé pour un jeune adolescent laisse penser que l'entraînement a été difficile, c'est cette abnégation par le sport que dénonce Jean GIONO, ce sport qui permet de correspondre à un idéal,  dans les « Terrasses de l'Ile d'Elbe » il déplore d'ailleurs que l'on mettre le sport au premier rang de l'échelle des valeurs. Mathias ROUX dans « Socrate en crampons » se demande si le stade est le reflet de la société, Philippe DELERM semble pour sa part convaincu dans « la tranchée d'Aremberg » que le sport est un idéal pour ceux qui ont peu de moyens, qui ont un quotidien difficile. Car le sport permet de démocratiser. La Charte Olympique de 1896, article 5, exclut toute forme de discrimination. Georges VIGARELLO dans « l'esprit sportif aujourd'hui : des valeurs en conflit » dit que le sport met en scène une pureté toute particulière dont l'égalité des chances. Le sport peut enfin avoir un rôle émancipateur, Abnousse SHALMANI dans « la longue marche des femmes vers le sport dénonce la présence peu significative des femmes dans certains pays. Xavier MONNIER dans « quand l'homosexualité et football ne tournent pas rond » dénonce la difficulté que rencontrent les homosexuels lorsqu'ils veulent intégrer le milieu du football.

 

Le sport peut-il en dépit de tout cela se révéler dangereux ?

 

Lorsqu'il devient enjeu social par exemple, selon Mathias ROUX dans « Socrate en crampons » le stade est le reflet, l'écho de la société. Philippe DELERM dans « la tranchée d'ALEMBERT » explique que le supporter n'hésite pas à définir son appartenance en fonction du partage strict entre amis d'un côté et ennemis de l'autre, il ajoute que de nombreux éléments, souvent négatifs, indique que le stade de football se situe dans le prolongement du monde social ordinaire. Le sport peut également devenir un enjeu idéologique, il peut exercer sur nos esprits une sorte de fascination. Antoine BLONDIN dans « l'ironie du sport, chronique de l'Equipe » explique que le sport exerce sur nos esprits une sorte de fascination qui fait penser que le champion doit absolument gagner. Si on revient en arrière aux JO de 1936 par exemple qui ont révélé le champion Jesse OWENS on se rappelle que le film de Leni RIEFENSHAHL n'a relaté que la présence de sportifs Ariens servant ainsi la propagande d'Hitler. Un autre côté négatif du sport est l'enjeu économique, Isabelle MONIN dans « on refait le match sociologie des crampons » explique que les stars de la coupe du monde de 1998 n'ont pas eu le temps de se former à une autre valeur que celle de l'argent. On se rappelle qu'après la coupe du monde de nombreux joueurs ont fait de la publicité, Zinédine ZIDANE par exemple a travaillé pour la marque Leader Price et puis pour un fabricant de lunettes. Voctor Hugo parle dans « l'homme qui rit » d'une époque lointaine où les riches se servaient des plus pauvres pour les faire combattre jusqu'à se faire des blessures irréversibles ou même mourir. Isabelle QUEVAL dans « le sport, petit abécédaire philosophique » explique l'attrait des sponsors pour les sportifs et les sommes colossales qui sont échangées lors des rencontres). Chantal JOUANNO, ancienne Ministre des Sports, mais aussi sportive de haut niveau est inquiète des dérives financières liées au sport en particulier la corruption liées aux paris sportifs. Le sport peut également et surtout dangereux lorsqu'il y a la preuve de l'utilisation de dopants pour modifier son corps ou gagner. Lou BARRIE bodybuilder australien a travaillé un grand nombre d'heures pour sculpter son corps dont les muscles semblent hypertrophiés. Le cyclisme et les affaire « Lance Amstrong » mais aussi « Festina » ont dénoncé le dopage, d'ailleurs la déclaration choc de Yannick NOAH à propos de la légalisation de la « potion magique » a agité le milieu sportif il y a quelques jours.  Enfin le sport peut se révéler extrêmement dangereux quand il génère des soutiens violents et prône l'intolérance. Patrick MIGNON dans « Hooliganisme en France » dénonce les exactions des supporters ultras. On se rappelle le drame du Heysel le 29 mai 1985 en Belgique. Laurent MAVIGNIER dans la « Foule » un récit romancé met en scène deux supporters italiens venus encourager leur équipe au Heysel qui assistent impuissants au drame.

 

Pratiquer un sport est positif puisque cela signifie s'entretenir, avoir un bon équilibre physique et mental. Le sport est souvent signe de démocratisation, de réussite et d'idéal mais il faut faire attention aux dérives financières, idéologiques ou encore violentes qui bien souvent le spolient. Lorsqu'en 1993, une affaire de corruption éclate dans le monde du football mettant en accusation l'équipe de Marseille et son président de l'époque Bernard TAPIE, c'est une grave désillusion pour les supporters, en effet des joueurs de Valencienne vont avouer à terme avoir été invités par des membres de l'équipe adverse à lever le pied en échange d'une somme d'argent..

 

 

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