CORRIGE DU BTS 2012 FRANCAIS Synthèse

Synthèse de 4 textes :

1)    – Henri BERGSON « le rire »

2)    – LA BRUYERE « de la ville »

3)     - Axel KAHN «  l’homme ce roseau pensant »

4)     - Dominique NOGUEZ « l’humour contre le rire »

 

Le rire est un phénomène naturel et incontrôlable que nous ne pouvons réellement maîtriser. C’est ce que nous explique Henri BERGSON dans son « Essai sur la signification du comique » publié en 1899 en expliquant qu’il part du tac au tac, il lui attribue d’autres fonctions plus négatives, il est d’ailleurs rejoint dans cette réflexion par Axel KAHN dans « l’homme ce roseau pensant » publié en 2007 qui attribue au rire un potentiel séditieux, idée largement développée par la Bruyère dans un extrait des caractères intitulé « de la ville » qui dénonce avec humour les injustices de la société du Roi Louis XIV. Dominique NOGUEZ dans « Pourquoi rire ? » publié en 2011 oppose l’action de l’humour à celle plus virulente et naturelle du rire. Mais quel est véritablement le rôle du rire et ne peut-on pas le considérer comme une arme sont les deux questions que nous nous poserons.

Si Henri Bergson attribue au rire une utilisé, il ne manque pas de préciser qu’il est une correction et qu’il doit donner une impression pénible. On a longtemps, en effet donné au rire une impression négative, Axel KAHN dans « l’homme ce roseau pensant » nous parle du livre d’Umberto Ecco « Au nom de la Rose » qui nous plonge dans une intrigue policière qui se passe au Moyen Age. Les efforts d’un moine pour empêcher ses pairs de consulter un ouvrage d’ARISTOTE sur le rire tourne en drame générant des morts inutiles. Dominique NOGUEZ, d’ailleurs dans « Pourquoi rire » dit qu’il se diabolise volontairement mais qu’il ne souhaite pas être traité comme le diable.  La Bruyère écrit que le rire mène au mépris et Axel KAHN que le rire est sans doute le degré le plus douloureux du rejet. Mais le rôle du rire ne pourrait-il pas être la mesure ? Bergson explique que pour frapper juste il faut murir une certaine réflexion et de fait réprimer sa spontanéité. Alex KAHN écrit d’ailleurs qu’être capable de raisonner c’est être un homme sage. Dominique NOGUEZ parle de l’humour comme protection contre le rire. Mais le rire a un rôle de scission entre les sociétés, La Bruyère nous présente une société où des clans se sont formés, Axel KAHN parle de victimes et Henri BERGSON de victimes et de coupables. Dominique NOGUEZ explique que le rire est un phénomène social et qu’ « il peut devenir la manifestation relativement agressive d’une sanction collective ». Le rire peut également mettre en exergue les injustices de la société comme l’écrit LA BRUYERE ou encore dénoncer les privilèges des grands de ce monde selon Axel KAHN. Le rire peut également fédérer, Axel KAHN nous parle de faiseurs de bons mots qui déclenchent le rire d’autrui, Dominique NOGUEZ écrit « l’adhésion permet de se trouver fortifié dans l’affirmation de soi » et enfin LA BRUYERE présente un orateur en disant « celui-ci s’est chargé de la joie des autres ».

Le rire pourrait-il être considéré comme une arme ? Certainement s’il sert à marginaliser. Henri BERGON dit qu’il ne frappe pas toujours juste et qu’il ne s’inspire d’aucune pensée bienveillante. LA BRUYERE qui nous entraîne dans la société du Roi Louis XIV nous parle des clans qui se sont formés et d’un rire qui marginalise et met de côté ceux qui n’en font pas partie. Alex KAHN écrit que des personnes sont mises en cause par le moyen du rire. Il précise qu’on est un « Homo Sapiens » avant que le racisme nous guette faisant perdre ainsi toute idée d’égalité. Dominique NOGUEZ explique que l’humour est la dernière étape avant le lynchage c’est-à-dire l’acceptation des idées de l’autre. Il ajoute même que le rire permet de se positionner au-dessus de l’autre creusant ainsi encore davantage le fossé entre les êtres humains. Le rire est également une arme contre l’autorité. Henri BERGSON évoque un objet de vengeance de la société, des libertés prises. LA BRUYERE se sert de l’humour pour dénoncer les excès et les injustices de la société à laquelle il appartient. Alex KAHN dit clairement que le rire est une arme contre l’autorité en précisant que le rire permet d’ouvrir les yeux du public sur les absurdités des grands de ce monde. Dominique NOGUEZ écrit que le rire est une manifestation collective et qu’il protège des exagérations de la société.  Enfin le rire est une arme qui sert à se moquer d’autrui. Henri BERGSON dit qu’on ne sait pas qui le rire touche, s’il atteint des innocents au profit des coupables. Il explique également que le rire n’est pas juste et qu’il a une fonction d’intimider en humiliant. LA BRUYERE nous montre une société où l’on méprise ceux qui ne sont pas du même monde, ces derniers font face à un peuple qui rit et qui soudain se tait augmentant ainsi les gêne de celui qui subit. Axel KAHN parle de rejet, de manque de considération et même d’indifférence, il ajoute qu’être ridicule signifie être nié dans sa capacité de raisonner. Dominique NOGUEZ précise qu’il fait apprendre à se protéger et à réagir contre la moquerie.

Le rire a toujours eu un rôle dans la société outre sa spontanéité et son naturel. Il a dénoncé, mis en exergue les injustices mais aussi fédéré tout en étant également une arme offensive capable de marginaliser, de défier l’autorité ou encore de se moquer d’autrui. Le jeune Charles BOVARY dans le premier chapitre du livre de FLAUBERT n’en avait-il pas fait les frais alors qu’intégrant sa nouvelle école, son allure et son bégaiement avaient provoqué les quolibets de ses camarades et généré des rires intempestifs le déstabilisant fortement ?

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